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Affublé d'un tel patronyme, Dawnpatrol pourrait être un énième groupe de stoner biberonné à l'huile de vidange, sillonnant les immenses et désertiques routes américaines. Tout faux puisque ce trio a vu la nuit à Libourne et que faute de rock graisseux c'est un bon vieux thrash des familles carburant au speed cradingue qui dresse son vît menaçant et old school.
La dizaine d'années et un premier jet en 2016 (The Dawn Of Steel), flanqué de quelques EP (Bomber) et autre démo (Nuclear Overkill) qu'ils affichent au compteur assurent à ces solides garçons bouchers un savoir-faire qui saute aux oreilles une fois Bonebreaker enfourné dans la fente de notre platine. Habillée d'un bel artwork à l'ancienne qu'a dessiné Gilbert Miranda, cette deuxième cartouche crache une semence explosive à base de logorrhées bileuses et de tempos appuyés (Atomic Thrashing Metal Of Hell) à laquelle ses géniteurs injectent une dose de heavy metal (Iron Rebel) voire de black metal (Black Venom que glacent des riffs pollués).
Rampant dans les ruines d'un monde ravagé par l'apocalypse, Bonebreaker plante ses griffes avec une science aiguë de la saillie barbare témoins ce Wheel Of Flame, propulsé par un moteur rugissant ou bien l'enragé Return To Chaos. Nourrie d'un foutre diabolique, cette rondelle évite pourtant de patauger dans une bauge dégueulasse, conservant au contraire un son certes garanti sans OGM dedans mais qui claque et laisse chaque instrument vomir son fiel à l'image de cette quatre-cordes volubile, loin d'une bouillie cachant la misère.
De fait, Dawnpatrol trouve le juste équilibre entre énergie primitive et croûte sonore nerveuse. Enfilant onze crachats en moins de quarante minutes au jus, l'opus va très vite, à la vitesse d'une vieille mécanique vrombissante. Authentique et sans prétention tant dans la forme que dans le fond, on devine que le groupe ne se prend pas la tête, allaité aux mamelle du speed thrash des années 80 rempli de motos et de guerres nucléaires. Avec en sus une patine evil et brutalement goguenarde. Bref, Dawnpatrol ne rigole pas et nous assène avec Bonebreaker un album incisif dont le caractère old school ne l'exonère pas d'une force ravageuse.
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